2018
Course de côte de Tharaux
Dimanche 5 août, sur la route du col de Tharaux, nos coureurs favoris venaient en découdre avec les 2.5% de pente moyenne qui mène à notre joli village. Pour les coureurs (de 7 à 97 ans), le rendez-vous était fixé à 19H30, devant chez M Ollier, avec un vélo et un déguisement pour ceux qui souhaitaient garder l’anonymat ou égayer l’ascension. Après la course et un rafraichissement bien mérité à la buvette (tout à 1 €), la soirée devait se poursuivra à 21h avec la diffusion d’un reportage retraçant l’épopée de notre célèbre coureur local : « Le vélo de Rubenito », belle comédie-dramatique interprétée magistralement par l’acteur Ghislain Lambert et coproduit par la société Franco-Belge Pédales Connexion. Mais c’était sans compter sur l’épisode cévenol… Le récit de notre reporter :
« 19H19’19 - Cataclysme »
Dimanche 5 août à 19H19’19, alors que les préparatifs battaient leur plein en vue de la nouvelle édition de la course de côte de Tharaux, un orage d’une violence incroyable, avec des vents à défriser le caniche d’Alain et des grêlons à faire le bonheur des Pastissophyles locaux, s’est abattu sur Tharaux.
N’ayons pas peur de le dire, les prédictions de notre Alain Gillot Pétré local qui nous annoncait des températures caniculaires à faire fondre un iceberg dans un verre de Whisky se sont avérées trompeuses laissant le service de course en plein désarroi face à cet événement imprévisible.
C’est dans ce contexte de fin du monde, l’équipe technique s’étant réfugiée en catastrophe dans l’église sans possibilité d’avertir les directeurs sportifs des coureurs, qu’a débuté la course de côte de Tharaux édition 2018.
Alors que toute vie à l’extérieur paraissait impossible, un premier miracle arriva. Celui qui se désigne le successeur de Rubenito et qui se surnomme lui même Rubenito Junior fit son apparition sur le pas de l’église tel un spectre. Il n’a pas conscience à ce moment là qu’il est le premier coureur à franchir le rideau de pluie, mais à quel prix... Complètement désoeuvré, il pénètre dans l’église sans un mot ne comprenant pas ce qui lui arrive ni où il est. Cherchant en vain un visage connu qu’il ne trouva jamais... Il repartit aussi vite qu’il arriva, sans un mot.
Pendant ce temps la vie à l’intérieur de l’église s’organise, les spectateurs présents tentent de prendre des nouvelles de leurs proches partis à vélo il y a quelques minutes. Mais face à la réalité qui s’impose à eux, une cellule psychologique se met naturellement en place pour leur venir en aide : Rediffusion des plus belles chansons de Tharaux sous un soleil d’été : « Le tango de Tharaux, Tharaux de Janeiro, etc. »
C’est alors que d’autres survivants font leur apparition, comme le pasteur Denis dont l’état de fatigue très avancé lui fit perdre raison pendant quelques minutes. C’est ainsi qu’il s’avance dans l’église pour s’agenouiller et demander à Sainte-Guidoline, la mère de tous les cyclistes, que le Père Noël lui offre un casque pour le protéger des grêlons.
A 20 heures, c’est la fin du cataclysme. Les réfugiés de l’église de Tharaux, c’est ainsi qu’ils se sont surnommés, sont enfin libres et constatent les dégâts qui s’ouvrent sous leurs yeux. Les autres coureurs et spectateurs qui n’avaient pas pu rejoindre le point de départ prévu sur la place de l’église arrivent petit à petit. Un semblant de vie reprend peu à peu et nullement abattu par ces événements dramatiques, les coureurs décident alors d’enfiler leur habit de lumière :
- Une baigneuse qui s’était attardée trop longtemps à la plage
- Un bagnard qui a profité du mauvais temps pour se faire la malle
- Un jeune couple venu renouveler leur voeux après 21 années de mariage avec leur fils Angus
- Mario Bros de passage à Tharaux
- Un militaire sérial killer et sa faucille
- Une jeune sportive qui rentrait de la course Marseille-Cassis
Sous l’impulsion des plus jeunes, la course de côte s’est tenue vers 20H30 dans un bel élan de solidarité qu’il est rare de voir dans le monde de la pédale.
Au cours d’une descente groupée à la lueur des derniers rayons de soleil, le peloton tente de se frayer un chemin parmi les vestiges végétaux disséminés sur la route par la tempête. Mario Bros quant à lui ouvre la route pour s’assurer qu’aucun obstacle vienne mettre en danger la vie des coureurs.
Regroupés sur la ligne de départ, les coureurs s’accordent pour une montée paisible jusqu’au sommet du village.
Les boîtes de conserve accrochées au véhicule du marié, vieille croyance belge pour éloigner les mauvais esprits qui pourraient porter malheur aux mariés, s’entrechoquent bruyamment pour annoncer aux spectateurs le passage des tourtereaux et du peloton.
A noter que deux jeunes allemands rejoignent la course pour accompagner les coureurs, venus des quatre coins du monde, dans leur ascension.
Enfin c’est sous les applaudissements et le rituel symbolique du lancé de riz que les coureurs sont accueillis et sous un bon rinçage initialement prévu pour une montée sous la canicule !
Comme prévu, tout ce joli monde se regroupe dans l’église pour une communion internationale, toutes religions confondues : Chipster, melon, omelette, cake, saucisson, petites douceurs et vin de messe.
Puis le moment tant attendu par toutes et tous arriva avec la diffusion du reportage sur la vie de Rubenito qui retrace son évolution dans le monde professionnel du cyclisme.
Allez à l’année prochaine et vive les petits coureurs !
Signé Lilian reporter de guerre.
Attention certaines photos peuvent heurter les cyclistes les plus sensibles....